Star Wars : une allégorie de la start-up qui réussit


 
[Crédit : Article initialement publié par Florent Guilbaud sur le blog Le paresseux averti ]
 
On peut interpréter la saga de diverses manières, moi, j’y vois une allégorie de la start-up qui réussit.
Comme tout fan de Star Wars qui se respecte, je suis allé voir le dernier opus il y a quelques jours après avoir revu les 6 premiers épisodes pour la énième fois. Cela m’a donné envie d’écrire un article sur la saga en interprétant l’histoire à travers des concepts du monde de l’entreprise. Revoir tous les épisodes dans une période de ma vie où je suis obsédé par le business, les start-up ou la croissance, m’a permis d’en tirer de nouveaux enseignements que je veux partager avec vous aujourd’hui. Vous m’en direz des nouvelles.
Pour ceux qui ne connaissent rien à Star Wars, sachez que la trilogie initiale se développe autour de la Rébellion. Qu’est-ce que la Rébellion ? C’est l’organisation qui tente de rétablir la paix et la justice dans l’univers en détruisant le régime totalitaire appelé l’Empire dont le leader emblématique est Dark Vador.
Rétablir la paix et la justice dans l’univers, ça peut paraître un peu enfantin comme ça, mais au fond on est déjà plus ou moins dans la Silicon Valley. C’est bien là le genre d’ambition qu’on entend parfois de la bouche d’entrepreneurs audacieux. Certains d’entre eux n’ont pas pour projet de vendre un produit dans le monde entier, mais bien de révolutionner les modes de vie. C’est le cas du célèbre Ellon Musk, l’homme qui veut voyager sur Mars, révolutionner l’industrie automobile et proposer un Paris-Marseille en 30 minutes.
J’ai cru trouver dans les films des échos de ce que je lis depuis plusieurs mois sur les start-up et leur succès. Voici, selon moi, ces 5 éléments clés :

  1. L’équipe ;
  2. La concentration ;
  3. Le dévouement ;
  4. L’obsolescence de leur environnement ;
  5. L’esprit de contrebande.

Maintenant que vous avez pris connaissance des 5 raisons pour lesquelles la Rébellion forme la start-up idéale, entrons dans le détail de chacun des points.
 

N°1 : L’équipe


Parmi les gourous de la start-up que j’ai eu l’occasion de lire ou d’écouter sur internet, un bon nombre pense que le premier facteur de réussite c’est l’équipe.

Ah bon ? Mais moi j’ai une idée géniale !

L’idée en elle-même ne vaut pas grand chose parce que tout le monde a des idées. Pour simple rappel, en France 30% de la population dit avoir une idée de création d’entreprise, pourtant il n’y a pas 30% d’entrepreneurs dans le pays. Tous ceux qui s’intéressent de près à l’entrepreneuriat vous le diront aussi, des idées il est facile d’en avoir plusieurs par jour. Avoir des idées c’est un état d’esprit à développer, mais cela ne fera jamais de vous un entrepreneur couronné de succès.
L’idée ne vaut donc pas grand chose à moins d’avoir l’équipe qui permet de la transformer en un business profitable et scalable.
Si on regarde Star Wars de plus près, on voit bien que l’idée de base est un peu moisie : rétablir la paix et la justice dans l’univers, franchement tout le monde sait que c’est plus simple de s’attaquer à un marché de niche et d’éviter d’avoir des coûts galactiques.
Par contre là où les Rebelles sont plutôt efficaces c’est dans la composition de leur équipe. On y trouve :

  • Des leaders emblématiques : Luke et Leia ;
  • Des jeunes qui n’y connaissent rien mais qui sont prêts à tout pour apprendre : Finn dans le dernier épisode ;
  • Des professionnels expérimentés et exceptionnels dans leur domaine de prédilection : Han Solo et Poe Dameron, les deux meilleurs pilotes de la galaxie. Mais il y a encore Finn qui vient du concurrent et qui connaît par cœur leurs méthodes ;
  • Des animaux prêts à faire le sale boulot : Chewbacca.

Le personnage de Finn est d’autant plus intéressant qu’il va s’épanouir au sein de la start-up. Alors qu’il n’était qu’un nom de code dans cette grande entreprise qu’est l’Empire, il se réalise homme par la start-up. Il trouve sa place au sein de la société.
L’équipe est à ce point importante qu’elle permet aux bons éléments de se développer et de grandir ensemble.
 

N°2 : La concentration


Cet été j’ai lu un livre extraordinaire sur ce qui fait le succès des plus grandes entreprises mondiales : De la performance à l’excellence, devenir une entreprise leader de Jim Collins. Et un des vecteurs du succès selon l’auteur, c’est la capacité à se concentrer et à travailler ses points forts.
En effet, beaucoup d’entreprises essayent tant bien que mal d’avancer sur tous les fronts. Mais il est cent fois plus efficace de ne travailler que sur l’unique point qui vous permet d’exploser.
L’auteur utilise la métaphore de la tortue et du renard. Le renard utilise la ruse pour se développer alors que la tortue s’acharne pendant longtemps sur la même chose. Au lieu de se nourrir à tous les râteliers, elle prend le temps de faire ce pour quoi elle est la plus forte et le temps joue en sa faveur. En allant lentement elle finit par prendre de l’avance.
Dans Star Wars, les Rebelles n’ont pas la puissance de feu de l’Empire et pourtant ils n’ont pas de problème pour le vaincre, ils se concentrent sur l’unique point faible de l’Etoile noire : une telle arme a besoin pour fonctionner d’emmagasiner de l’énergie, ils détruisent donc les batteries et remportent ainsi aisément la bataille.
Inutile donc de chercher à faire le produit parfait et de n’avoir de cesse de l’améliorer à l’aveugle. Au contraire, dès que vous trouvez un aspect qui fonctionne et que vos clients adorent focalisez-vous dessus et exploitez-le à fond !
Une entreprise que j’ai découverte il y a un peu plus d’un an et que j’admire beaucoup c’est Devialet.Devialet travaille à révolutionner le monde de l’acoustique en créant des enceintes dont le rendu sonore dépasse tout ce qui a été conçu jusque là. Pour ce faire, Devialet fait travailler plus de 40 ingénieurs du son sur le projet. Et c’est une start-up très prometteuse. Vous voyez donc pourquoi il est important de se concentrer sur un seul point ?
Si la thématique du succès des plus grandes entreprises vous intéresse, j’ai écrit un article la manière dont Netflix a révolutionné l’industrie de l’audiovisuel.
 

N°3 : Le dévouement


Une des erreurs les plus classiques et qui mène tout droit à l’échec c’est celle de ne pas se donner les moyens de réussir sa start-up. J’entends par là le fait de ne pas y passer 100% de son temps disponible et de ne pas aller au bout de sa démarche.
C’est vrai qu’il est compliqué, quand on a déjà un travail, de tout arrêter pour se lancer dans son projet. Pour cette raison beaucoup font le choix de commencer à temps partiel à côté de leur job. Ils se disent que quand ils gagneront de l’argent ils pourront démissionner.
Ils sont persuadés aussi qu’on peut prendre son temps au début pour contacter les premiers clients, faire un site internet, etc. Mais alors que ce genre de démarche peut facilement s’étaler sur un mois quand on travaille à côté, ça ne prendrait qu’un jour ou deux à quelqu’un qui s’y donnerait à fond.
Tout le succès d’une start-up réside en la capacité de se déplacer rapidement. Qu’est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que votre objectif principal doit être de tester votre idée auprès de vos clients potentiels et si personne n’est prêt à l’acheter, changez votre produit, évoluez. Ne vous arrêtez pas de pivoter avant que quelqu’un ne soit prêt à payer pour votre produit. Si vous n’avez pas le temps de vous donner à fond, vous allez mettre une éternité à tester votre produit et votre marché.
Ce que vous faites ce n’est pas construire des bases saines pour une entreprise rentable, non mais vous êtes simplement en train de vous faire plaisir en travaillant sur un projet idéaliste qui n’aboutira jamais à rien.
Et ça, les Rebelles l’ont bien compris :

  • Ils sont jeunes pour la plupart et cela veut dire qu’ils ont du temps ;
  • Ils vont tous jusqu’au bout de leur démarche: Luke par exemple sait qu’il doit en apprendre plus sur la force et part directement à la rencontre de maître Yoda. Il sort de sa zone de confort pour progresser immédiatement ;
  • Ceux qui doutent sont vite rattrapés par leur destin : c’est le cas de Finn le héros de l’épisode VII qui, alors même qu’il a refusé d’être un stormtrooper, hésitait à s’engager auprès de la Rébellion. Mais au moment où il veut abandonner, la force le remet dans le droit chemin.

 
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N°4 : L’obsolescence de leur environnement


On l’a vu avec AirBnb ou Uber, beaucoup de secteurs sont aujourd’hui dépassés. Ils ne parviennent plus à concevoir des produits et des services qui correspondent aux attentes des clients en termes de qualité et de prix.
Vous devez créer un produit qui soit tout autant voire plus efficace que ce qui existe déjà, avec une meilleure qualité de service et un prix plus faible. Si vous proposez un produit moyen et qui coûte autant ou plus cher que ce qui existe déjà, pourquoi les gens l’achèteraient-ils ?
Ce n’est pas tout, certains mastodontes ont du mal à évoluer. Comparées alors à une start-up, les très grandes entreprises font du sur-place. L’Empire est l’allégorie parfaite de la très grande entreprise. Son produit phare définit son identité mais est dépassé. Preuve en est Dark Vador est constamment essoufflé d’être la vache à lait de l’Empire.
Sa lenteur est proportionnelle à sa taille. Un seigneur sith ne prendrait que quelques minutes pour trouver et récupérer un droïde esseulé sur une planète désertique. Mais ce sont des subalternes inefficaces qui s’en occupent.
L’Empire a des projets ambitieux et les moyens de les mettre en œuvre, comme c’est le cas de l’étoile noire, mais ce projet colossal est inutile. Il a pour objectif de renforcer la suprématie de l’Empire et au final ne représente que son déclin.
 

N°5 : L’esprit de contrebande


Pour moi être entrepreneur c’est avoir l’esprit de contrebande, alors qu’est-ce que j’entends par là ?
J’entends tout d’abord une intelligence du moment présent. Il s’agit de savoir régler les problèmes du quotidien, de faire du bricolage ou du rafistolage pour toujours continuer à avancer. Tout ne va jamais pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, mais il s’agit d’être capable comme les flibustiers de jouer avec le danger et de faire preuve d’astuce pour toujours s’en sortir.
J’entends parfois des futurs entrepreneurs s’inquiéter par exemple de si leur future activité est considérée comme une activité légale. C’est une fausse question. Soit des gens veulent acheter votre produit ou service et dans ce cas vous aurez les moyens de payer les avocats qui éclairciront la question, soit tout le monde s’en fout et dans ce cas, inutile de perdre votre temps à tergiverser là-dessus, de toute façon vous n’avez certainement aucune connaissance en droit et vous n’avez pas le temps d’apprendre.
L’esprit de contrebande à mon sens c’est aussi une capacité de ne pas trop regarder la manière d’obtenir des résultats. Ce n’est pas important si votre prototype est foireux et moche. Le plus important c’est qu’il fonctionne et qu’il réponde à un problème concret pour lequel les gens sont prêts à payer.
En ce sens, les Rebelles font figure d’exemple puisque leur argument principal est un vieux vaisseau volé : le Faucon Millenium. Comparé aux chasseurs de l’Empire, le Faucon Millenium est une poubelle volante, pourtant rien à dire, l’épave fait le taf. Ne vous focalisez pas sur les apparences, faites le travail et faites le bien avec les moyens du bord. On commence tous quelque part.
 

Que la force du business soit avec vous ! 

Florent Guilbaud


Kokou Adzo

Kokou is a fervent advocate for the seamless fusion of business and technology, he has always been at the forefront of innovation. Graduating from two esteemed European institutions, the University of Siena in Italy and the University of Rennes in France, he mastered the nuances of Communications and Political Science. With a diverse educational background, Kokou consistently offers insights that reflect his deep understanding of the modern digital landscape shaped by both commerce and governance. Those who have the privilege to read his pieces or collaborate with him are invariably inspired by his vision of a world where business meets tech not just at the crossroads of necessity but at the pinnacle of innovation.

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